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 srigina

Cap...Le cinquantenaire de l' Indépendance de l'Algérie (5)

1 Mai 2012, 23:23pm

Publié par safir

   Prologue

 Le cinquantenaire de l’Indépendance de l'Algérie me donne l'occasion de  participer modestement au débat sur la guerre d'Algérie. Je consacre une série d’articles chaque mercredi et tout au long des mois d'avril,  mai, juin et juillet 2012 pour des femmes et des hommes algériens qui ont servi l'Algérie pour les uns et la France pour les autres.  Dans cette démarche, je dois dire que je n'ai aucune  ambition d'écrire l'histoire de ces personnalités, mais un "arrêt sur images"" qui nous permet par la suite d'en faire l'autopsie sur leurs choix si besoin est.

Héros et traitres : On dit que l'histoire est écrite par les vainqueurs, mais les notions d'héroïsme et de trahison ont eu  toujours l'adhésion des membres d'une communauté. Aussi, ces mêmes notions  peuvent avoir des lectures ambigües. Pour la guerre d'Algérie,  notre façon de voir n'est pas  en contradiction avec la lecture de l'ex colonisateur. La France a considéré et continue à considérer les collaborateurs avec l'occupant allemand comme des traites. Toute la littérature en la matière ne dérobe pas à cette régle. Donc pour notre cas, tout collaborateur avec la France  durant la guerre d'Algérie (1 novembre 1954 - 5 juillet 1962) est considéré comme un traitre.

Le choix des personnalités : Pour les personnalités qui ont servi l'Algérie, J'ai fait un choix lié à des personnes qui ont continué leur combat pour défendre leurs idéaux jusqu'à leurs morts. Pour ce qui est des gens qui ont servi la France, le choix est allé vers des gens qui pouvaient réussir et prendre des responsabilités de première importance si leurs choix étaient différents. Je parle surtout de Messali El-Hadj , de Bachagha Boualem et le Général Belounis. Pour les Youssef Ben Brahim et Mme Yacout Zouzou,  c'est une découverte récente liée à la préparation de ces billets.

Terminologie : Harki vient du mot arabe Haraka (mouvement). Harki veut dire, un homme en mouvement. Le terme est lié à la guerre d'Algérie, les Harkis étaient des supplétifs musulmans engagés par l'armée française durant la guerre d'Algérie. Pour Jean Jacques Jordi, la Harka (le mouvement) naît  en 1830 lorsque des tribus prêtent allégeance à la France. Les Goums et Goumis: Le mot goum vient du mot arabe qum " se lève".  Les goums ont servi au Maroc, en Haute Volta, en Tunisie et en Algérie à partir de 1900. les spahis : Spahi est un mot d’origine turque. Les sibahis ou Spahis ce sont des troupes turcs qui se sont mis au service de la France en 1830 contribuant à la conquête de l’Algérie.

et enfin les zouaves : Les zouaves étaient des unités indigènes d’infanterie appartenant à l'Armée d'Afrique qui dépendait de l'armée de terre française (1830-1962).

 

Militaires et supplétifs « Français-Musulmans » au  service de la France(Mars 1962) selon plusieurs sources:
 
C. de Saint-Salvy
C. Brière
M. Ha-mou-mou
Gén. Faivre
Militaires de carrière
20 000
20 000
20 000
20 000
Appelés
40 000
-
40 000
17 000
Harkis
58 000
70 000
70 000
63 000
Mokhaznis
23 000
20 000
20 000
19 000
GMS/GMPR (Groupes mobiles de la protection rurale)
12 000
10 000
15 000
8 500
GAD (Groupes d'autodéfense)
60 000
60 000
60 000
55 000
Total
213 000
180 000
225 000
182 500
     
Source : Mohand Hamoumou, op. cit., p. 122. 19 Ibid., p. 119.
 Qui ont servi l'Algérie :
 Mohamed Boudiaf, Benyoucef Benkhada, Abdelhamid Mehri, Ali Mendjeli, Mme Djamila Bouhired, Cardinal Duval, Tayeb Boulahrouf, Annie Fiorio-Steiner, l'Abbé Berenguer,  Maurice Audin,  Henri Alleg,  Mohamed Harbi, Zohra Drif, etc
Qui ont servi la France
Messali El-Hadj, Bachagha Boualem, Général Belounis, Lieutenant Youssef ben Brahim,Mme Yacout Zouzou, Rémy Madoui etc.    
 

  Aujourd'hui : Tayeb Boulahrouf & Rémy Madoui

 

  tayeb-boulehrouf.jpg 736.jpgCAF94073156.jpegDu côté algérien: Tayeb Boulahrouf  

 ( Né le 9 avril 1923 à Guelma- décédé le 27 juin 2005 à Alger).

Tayeb Boulahrouf  était un militant politique nationaliste et un diplomate. Il est le père de mon ami Djaafar.  Donc, j'aborde cette personnalité pour son rôle dans le mouvement national, les accords d'Evian et mes souvenirs lors de déjeuner qui nous offert Karim et moi en présence de Djaafar à l'ambassade d'Algérie au Portugal le mois de janvier 1984. Pour l'anecdote, on voulait lors des vacances universitaires de janvier 1984 aller en France, en Italie et en Roumanie, mais  Djaafar nous a proposé qu’on fasse le Portugal et l'Espagne comme lieu de transit. Je me rappelle du déjeuner servi par une employée portugaise de l'ambassade  en la présence de sa mère (suissesse) et son père que Dieu ait leurs âmes. La discussion avec son excellence Monsieur l'Ambassadeur a duré quelques minutes et a pris l'initiative pour me programmer une réunion avec le Président de la chambre de commerce arabo-portugaise. J'ai eu l'occasion de le voir après sa retraite dans son domicile à Hydra (Alger) et je n'ai jamais pris l'initiative pour aborder avec lui sa vie consacrée au mouvement national, à la révolution algérienne et à la diplomatie. Mais selon son fils, Tayeb Boulahrouf n'a jamais voulu écrire ses mémoires qui pouvaient éclairer l'histoire de ce pays pour des raisons propres à lui. Ce que je garde des discussions avec Djaffar et rarement  avec ses deux autres fils, leur père a consacré sa vie pour l'Algérie en toute conviction tout en restant discret. Pour la mémoire collective et personnelle, on  garde de  Tayeb Boulahrouf , l'image d'un bel homme à Evian lors des pourparlers pour l'indépendance mais sans oublier son engagement  diplomatique  en Yougoslavie (d'ailleurs son fils Djaafar est né à  Sarajevo ),  Rome, Lima, Bucarest, Buenos Aires, La Paz et Lisbonne, sans oublier son engagement depuis son enfance (à l'âge de 15 ans) au sein du PPA, puis PPA-MtlD, les événements du 8 mai 1945, arrêté et relâché à plusieurs reprises  avant d’être  nommé en 1952 membre du comité central. Désigné par le gouvernement provisoire de la république algérienne de représentant de l'Algérie à Rome il a participé aux négociations qui ont conduit aux  accords d'Evian sur l’audotérmination.

 

 

   Attention, face au Feu Tayeb Boulahrouf je ne trouve aucune personnalité de l'autre coté. Donc, le choix de Rémy Madoui pour ce billet, n'est pas une comparaison ou un vis à vis, mais un récit indépendant au récit consacré à Tayeb Boulahrouf.

Du côté français : Rémy Madoui

Comme pour Messali Hadj et le Général Belounis, Rémy Madoui, que je découvre récemment dans "Le Monde" Hors-série Consacré à la Guerre d'Algérie : Mémoires Parallèles, a terminé la révolution algérienne en tant que Harkis ou traitre pour les algériens malgré son engagement pour la cause nationale au début des événements. D'ailleurs dans notre religion on prie Dieu pour que notre fin soit heureuse et on dit souvent que l'homme est jugé de la dernière image qu'il donne de son parcours. Rémy ou Si Nadji (pseudo révolutionnaire) a rejoint la révolution en 1956 et en 1960 est devenu sous-lieutenant de l'armée française. D’un père tué par les français en 1956 et d'une famille anticolonialiste, Rémy a pris les armes contre la France dans le respect de cette tradition. Pour des raisons d'espionnage ou de soupçons selon ses dires, Rémy est devenu un ennemi radical de son pays. Une question que l’on se pose toujours, les choix des uns et des autres, est- il le fruit du destin ou c’est un choix personnel décidé au préalable ?  Enfin, pour sa photo que j'ai tiré du net et publié dans le monde hors-série, je me suis posé plusieurs questionS sur la physionomie de ce militaire. J'ai l'impression que je suis en face d'un européen malgré qu'il est né dans la tribu des Ouled Sidi M'Hamed dans la commune Général-Couraud devenue Bordj Emir Khaled dans la plaine de Chélif. Aussi, Rémy est un prénom arabe ou français?

 Note : Pour préparer cette série d'articles, je trouve peu de Harkis qui ont réussi dans la vie. Contrairement aux parents, quelques enfants de Harkis ont pu franchir tous les obstacles pour faire une place dans la vie professionnelle et sociale en France. Pour les Harkis qui sont restés en Algérie, aucune étude n'a été consacrée à cette population.

 

                                                                 voir :

    Cap...Le cinquantenaire de l' Indépendance de l'Algérie

Cap...Le cinquantenaire de l' Indépendance de l'Algérie (1)

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D
on ne peut devir subitement lieutenant comme ca, remy a du etre un espion, et son histoire de pere tue par les francais doit etre une machination, parceque c`est contradictoire a la morale et l`instin, une chose est sur, et que le service secret francais et le mossad cause de sa naissance ont joue un role tres tres important dans la guerre d`algerie, d`ailleurs c`est reconnu officiellement, il faut pendre en consideration l`implication et la manipulation et l`infiltration des agents doubles au sein des rangs de la revolution si non vous n`aboutirez a aucune conclusion
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