Cap... Journal d'un Musulman Allemand (48)
Dans leur histoire, les Arabes ont tiré le gros lot par deux fois : au 7ème siècle, quand l'Islam fit graviter le globe autour de la Mecque et ensuite en 1973 quand le prix du pétrole explosa. Quand Dieu ordonna au Prophète Arabe : " Lis au nom de ton Dieu..." (Sourate 96 : 1), il fit un cadeau d'une valeur impérissable. La découverte du pétrole fut une bénédiction plutôt ambivalente. Pour une personne du Hedjaz, ces événements vertigineux pourraient bien engendrer le rêve d'appartenir à un peuple lu de domination arabe. Mes jeunes amis Saoudiens, Rafik Banawi et ses collègues, ne sont pas touchés par les nouvelles richesses. Leur dignité, héritage de libres familles bédouines, est indépendante des comptes en banque. Ils ne sont pas fascinés par le taux du dollar, les prix du pétrole à Rotterdam ou la libération sexuelle préconisée par Herbert Marcuse. Il s préfèrent débattre de questions religieuses.
Chaque jour à l'aube, ils téléphonent afin de s'assurer qu'aucun d'eux n'est endormi à l'heure matinale de la prière du Fadjr. En Occident, on se demande souvent pour combien de temps un puritanisme si rigoureux peut-il résister face à l'assaut du luxe. On ne peut pas imaginer que dans une situation d'opulence, la décadence peut être évitée.
Bien sûr, les Saoudiens ne sont pas passés part toutes les phases de l'industrialisation. Ils se retrouvent brusquement à l'ère technologique dans sa phase postindustrielle. La question est de savoir si ce phénomène, qui induit un standing de vie extrêmement élevé, accroit ou réduit les risques posés à la religion.
Avant de spéculer davantage sur l'avenir, nous devons admettre combien cette approche est marxiste! Avons-nous été si imprégnés de matérialisme que nous ne puissions plus concevoir une idée clé bouleversant qui serait plus qu'un simple reflet des conditions économiques plus qu'une simple superstructure (Uberbau) à la Marx?
En effet, l'Islam est plus qu'une fonction de la stratification des classes et du revenu en dollars par tête. Bine au contraire...Cette religion peut immuniser contre l'Idolâtrie de l'opulence et du grand confort.
Un bon Musulman n'adapte pas ses priorités aux critères du Marché. Il résiste à la pression d'optimiser la production et de maximiser le profit sans tenir compte des aspects humains, éthiques et religieux.
Dans le même temps, les Musulmans ne démonisent ni ne dédaignent la propriété privée, le commerce entre partenaires égaux, le juste profit et la fortune modérée. Comme un homme d'affaires appartenant à l'ordre chrétien Opus Deil, un bon Musulman se sent à l'aise dans le monde économique sans se prostituer au service du principe d'utilité.
Il y a , sur cette bas, un espoir fondé que l'Islam, évitant les excès des civilisations occidentales et Marxistes-Léninistes, s'avèrera comme la meilleure alternative- et la seule qui soit à visage humain.
La semaine prochaine : Soumission Intelelectuelle
Aachen (Aix la Chapelle), le 5 février 1983
Voir aussi :
Cap... Journal
d'un Musulman Allemand (47)
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