Cap...Journal d'un Musulman Allemand (21)
En faisant les vitrines au Bazar Couvert d'Istanbul (Kapali çarsi), nous nous sommes arrêtés un moment devant un magasin d'articles de souvenirs inoccupé. Immédiatement, le patron du magasin d'articles de souvenirs inoccupé. Immédiatement, le patron du magasin d'à côté nous proposa l'achat d'articles étalés dans la vitrine de son voisin. Il n'essaya nullement de nous attirer à conclure des affaires pour son propre compte.
Par ailleurs, nous avons payé comptant une veste en cuir, à faire sur commande, qui nous sera expédiée en Allemagne. Nous savons, avec certitude, que nous la recevrons quoique nous n’ayons jamais rencontré ce commerçant auparavant et ne le rencontrerons probablement jamais après.
Plus tard, ma femme demanda à un bijoutier d'estimer la valeur d'un diamant impeccable. Il disparut avec cette pierre précieuse pendant une demi-heure, en vue de consulter un ami plus expert que lui. Nous n'étions nullement nervés car nous étions certains de récupérer le même diamant et pas un autre.
Comment expliquer une telle morale commerciale- des commerçants pratiquant l'altruisme au lieu d'une concurrence acharnée? Est-elle due à la transparence du marché-bazar? Ou à un sens moral aigu hérité de l'ancien système de corporations de métier? Est-elle le résultat d'une approche fataliste des activités s économiques? Est-elle le fruit d'un esprit fraternel, d'une confrérie de commerçants,
Ce sens moral islamique de commerce est une réalité. Pour cela, il n'est pas possible de réduire le système économique de l'Islam à une alternative institutionnelle. Il ne manque pas de livres sur ce sujet-surtout en ce qui concerne les opérations bancaires sans intérêt. Pourtant il n'existe actuellement aucun modèle d'une économie qui est vraiment islamique qui fonctionne.
Une cause principale de cet état est l'absence d'un code de commerce Islamique précis, détaillé. Au contraire, comme la loi fondamentale de la République Fédérale d'Allemagne et la Constitution des Etats-Unis d'Amérique, le Coran et la Sunna ne fournissent, eux aussi, que de larges directiv es pour un cadre trés général d'une économie de marché basée sur la propriété privée dominante et la responsabilité sociale limitant son utilisation.
Des règles plus spécifiques se trouvent dans les domaines des obligations contractuelles et la fiscalité. Elles sont caractérisées par l'interdiction de paiement d'intérêt fixe de l'usure et de jeux de hasard comme la spéculation d avec des produits futurs.
L'essence de la conduite islamique en manière des affaires se trouve donc, dans le règlement moral général du Coran; ainsi le fondement d'une économie islamique n'est pas différent des fondements d'une vraie économie chrétienne.
En fait l'Islam peut amener une réforme des attitudes commerciales et industrielles seulement à travers une réforme de l'homme. Ce qui compte finalement n'est nullement le système social des Musulmans responsables, producteurs et consommateurs, entrepreneurs et banquiers.
Le lundi prochain : Trois fois, jamais quatre
Istablul, le 29 juillet 1980
Voir aussi :
Cap...Journal d'un Musulman Allemand (20)
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