Cap...Le Port Romain de Stora (15/22)

 Dossier préparé 

par

Agnès Pinelli  & Abdeslam Benlarbi

Les Entrepôts de l'Annonce 

En 1865, en effet, M Roger conservateur du Musée de Philippeville, dont le successeur actuel, notre ami M. Bertrand, perpétue les traditions de zèle éclairé et de dévouement pour les intérêts de la science, communiquait à la société archéologique de Constantine un texte important trouvé près d'une conduite des citernes de Stora, et qui provient évidement des grandes constructions dont nous venons de parler. Ce document était malheureusement très mutilé : il y manquait tout le coté gauche  de l'inscription. Mais Charbonneau, alors secrétaire de la Société, peut en donner une lecture qui se rapprochait beaucoup de la vérité et qui nous faisait connaitre la destination de ces bâtiments. Nous avons eu, plus tard, le texte complet, par une bonne fortune absolument inespérée. La partie manquante de l'inscription, découverte, probablement' dans les premiers temps de la conquête, par un amateur resté inconnu ( sans doute un officier du corps d'occupation), avait été transportée en France, au Musée de Toulouse, où M.Hèron de Villefosse la retrouva en 1881. Le savant épigraphiste la rapprocha aussitôt du fragment de Philippeville, auquel elle s'adapta sans la moindre lacune, et pu ainsi nous donner l'inscription entière, dont voici la traduction :

"Pendant la magnifique époque des très grands princes de l'univers, Valentinien et Valens, toujours augustes, ces greniers publics, pour la sécurité du peuple romain ainsi que des provinciaux, ont été construits entièrement et dédiés par Publilius Caeionus Caecina Albinus, clarissime, consulaire à six faisceaux de la province de la Numidie Constantinienne!"

Les constructions dont nous venons de parler, et qui devaient occuper une surface bien grande que celle occupée par les plans de La Mare, étaient donc les Docks de l'Annone de la Numidie Constantinienne, et non pas, comme l'avait cru ce dernier, un grand  établissement thermal. L’expression dont se sert le lapicide pour indiquer leur destination est, d’ailleurs, absolument conforme à la coutume séculaire que rappelle leur usage. «  ils ont été édifiés, nous di-il, pour la sécurité du peuple romain et des provinciaux. » Ne semble-t-il pas qu’on entendit encore, au IV siècle, comme un écho des ardents discours de C.Graechus, soutenant, au Forum, et faisant passer ces lois agraires auxquelles les greniers publics doivent leur existence. Lois pernicieuses, di Tite-Live dans le sommaire d’un livre dont nous n’avons plus le texte, lois inspirées par la fureur, ajoute Paterculus qui gémit sur la démence du grand tribun à e songer qu’à rendre meilleure la condition du peuple, mais lois, dirons-nous, si excellentes qu’elles ne purent être abolies, et qu’elles persistèrent jusqu’à la fin de l’Empire.

L'idée

    J'ai lancé récemment un appel pour l'envoi des écrits et photos du port de Stora. J'ai reçu de la part de Madame A.P de France cet écrit avec deux photos de classes qui remontent aux années 1958 et 1959. Je la remercie vivement et je vous propose ces articles tirés d'un livre ancien en plusieurs parties. L'intitulé du livre n'est pas  connu, mais je  pense qu'il s'agit de la Revue Africaine.  Donc, on traite le Port Romain de Stora, mais en réalité tous les ports algériens dont celui de Stora ont été construits par les phéniciens. Les Romains après la chute de Carthage ont utilisé ces ports puniques et ils s'intéressaient  plutôt à l'intérieur des terres. En Algérie, ils ont bâti Timgad (ville militaire), Djemila, Tipaza, Tébessa et autres.  Les romains étaient des  terriens et non des navigateurs comme les autres peuples maritimes : Phéniciens, Grecs, viking et polynésiens

Prochainement : L'Administration de l'Annone chez les Romains

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Cap...Le Port Romain de Stora (14/22)