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Berbérie: La domination Byzantine

RACHID YAHOU

30 décembre 2007

Tiré de  :www.afrique-du-nord.com/article.php3?id

Le grand dessin de l’empereur justicien (527-565)était de restaurer l’empire romain dans ses limites des deux premiers siècles de l’ère chrétienne.

Après avoir signé la paix "perpétuelle" avec les perses en 532, il s’attaque en premier lieu au royaume vandale, jugé à juste titre plus vulnérable que le royaume Ostrogoth d’Italie. Son général Bélisaire bat l’armée vandale de Gélimaire à Tricamarum en 533 puis entre à Carthage. Il occupe les grande îles méditerranéennes et sur la côte africaine Bône, Caesarea (cherchell) et ceuta (actuellement enclave espagnole située au nord du Maroc).

Dès 534, Justicien envoi un plan de réorganisation administrative de la berbérie qui devient un diocèse indépendant gouverné par un tout puissant préfet du prétoire et divisé en sept provinces civiles et quatre subdivisions militaires. Mais la reconquête byzantine est précaire et incomplète ; incapable de reprendre les terres abandonnées aux tribus berbères pendant l’occupation vandale, les byzantins sont contraints à une politique défensive, comme l’atteste d’ailleurs le nombre considérable de forteresses et de remparts construits à cette époque et dont les ruines sont encore visibles non seulement sur le traçé de l’ancien limes romain mais à l’intérieur même du territoire effectivement occupé.

Sitôt après le départ de Bélizaire pour Constantinople où il va célébrer son triomphe, emmenant Gélimère et une grande partie des hommes vandales faits prisonniers, une révolte berbère éclate en Byzaçène (sud de la tunisie actuelle) et en Numidie (est-algérien) menée par Iabdas roi des sendentaires des Aurès et Cutzina chef des nomades de la Tripolitaine (nord de la libye actuelle).

Elle est difficilement réprimée en 535 par l’énnuque solomon qui doit ensuite faire face à une mutinerie de son armée contre laquelle Bélizaire est appelé d’urgence. Durant les années suivantes, l’administration byzantine se fit hair pour sa rapaçité. Même les catholiques en sont mécontents. grands bénéficiaires du remplacement des vandales ariens par les byzantins catholiques, ils reprochent aux nouveaux maîtres de dire la messe en grec et d’ignorer la langue latine qu’ils avaient eu la fierté de conserver vivante pendant le siècle vandale. En 545 ils n’hésitent pas à s’opposer publiquement à l’empereur Justicien et au pape Vigile dans l’affaire dite des "trois chapitres". Mais en 560, les évêques africains qui ont encore à la mémoire les persécutions vandales approuvent publiquement ce qu’ils avaient condamné quinze ans auparavant.

Cependant les chefs berbères ne font pas preuve du même esprit de subordination. En 545 le chef Antalas de Byzaçène s’allie avec les nomades Loxata de la Tripolitaine. Il faudra deux ans au général byzantin Jean Troglita pour les battre. En 563 un nouveau soulèvement des tribus de Numidie nécéssite l’envoi d’une armée de Constantinople. Sous le règne de Justicien II (565-578) le prince berbère Garmoul défait les troupes byzantines. En 587 sous le règne de Maurice (582-602) les berbères sont prêts à s’emparer de Carthage quand l’exarque Gennadius réussit à la acheter. A la même époque (6èm et 7èm siècle), les berbères de l’actuelle Oranie (ouest-algérien) avait fondé un royaume appelé le "royaume des djeddar" du nom de la région de la haute Mina au sud-ouest de Tiaret où se dresse 13 monuments funéraires en forme de pyramide dont l’un atteint quarante cinq mètres de hauteur.

Durant cette période, une dynastie berbère avait régné dans la partie ouest d’algérie.Elle était indépendante des byzantins. Ce royaume des djedar était outre berbère de religion chrétienne.Il s’étendait de la Moulouya (maroc) aux aurès (est-algérien).Dans les régions occupées par les byzantins on assistait à une renaissance du donatisme (voir notre article) qui recrutait parmi les victimes de l’occupant byzantin. Lassés par la représsion qui s’abattait sur la population et la corruption généralisée ainsi que de la simonie qui s’étalait au grand jour, les catholiques se rangeront du coté des mécontents.Ils réclameront au clergé donatiste un nouveau baptème. Au 7ème siècle, la décomposition administrative de l’afrique byzantine s’accélère dangereusement. Aucune personnalité ne viendra relever le bas moral qui régnait au sein de l’église plutôt encline à s’enchevétrer dans des discutions stériles contre les monothélisme.

L’empereur Héraclus imaginait également reconcilier les melkites et les monophisites d’égypte. En 640, un premier groupe d’égyptiens arrivera en berbèrie et se mit à propager les vertus, tel que le souhaitait l’empereur, monophysites. Les chrétiens berbères se retrouveront partagés en trois tendances : catholicisme, donatisme et monophysisme. Cette irréductible division sera la grande cause de la victoire musulmane. En 645 le Patrice Grégoire catholique avéré, s’opposa à l’empereur ConstantII, partisan du monothélisme et se proclame empereur lui même avec l’appui tacite du pape Théodore. En 647 les arabes, déjà maîtres de l’égypte lançèrent leurs troupes en direction de la berbèrie orientale. Après avoir occupé la libye, il continueront leur avançée en direction de l’actuelle tunisie. Sentant le danger, Grégoire se portera au devant de la bataille.

Vaincu, il sera tué à Sbeita. il faudra attendre un demi siècle plus tard pour que carthage tombe à son tour (698).La résistance à l’entrée des musulmans arabes n’émanait pas des byzantins mais plutôt des berbères réfractères à toute domination étrangère.

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