Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
 srigina

Cap...Mémoires d'hier et regard d'aujourd'hui (VI)

2 Novembre 2009, 00:06am

Publié par safir

 

 

  Je vous invite à voir & revoir la sixième partie des mémoires de Monsieur Abdelmalek Belhadj-Mostepha publiée le 30/07/2007.

 


Suite
II- Ma carrière professionnelle
-  A Constantine


Nous étions alors au début du mois de septembre de l'année 58 et j'ai appris, bien plus tard que


l'administration coloniale m'avait  gratifié d'une belle récompense  pour mon début de carrière, sans m'en faire la notification : un blâme, infligé pour avoir obéi  à l'ordre de grève d'une semaine décrété par le FLN ( Front de Libération Nationale )en janvier 57.
C'est également durant cette année 58 ,et un certain 13 mai que, remontant la rue Georges Clémenceau , et ratissant  large, les soldats de l'armée française nous poussèrent , contraints et forcés, pour nous parquer  sur la place de la Brèche. Ce jour -là  le général De Gaulle, du haut du balcon du Théâtre Municipal, devant annoncer son Plan de Constantine et , si mes souvenirs sont exacts, lancer son  mémorable "Je vous ai compris ".
Sur le plan professionnel, j'avais sollicité mon passage du primaire à l'enseignement  moyen. L'administration donna satisfaction, mais seulement pour enseigner une matière que ni français ni  juif ne pouvaient dispenser: la langue arabe, considérée alors comme langue étrangère. Nous étions trois algériens, chargés de la même tache sur une trentaine de professeurs au CEG de stade Turpin, aujourd'hui Benabdelmalek.
Habitant assez loin de l'établissement, je décidai d'acquérir une petite voiture à deux places, une Vespa 400, mais pour y parvenir, il fallait traverser le quartier  Saint- Jean, fief des européens et plus tard de l'O.A.S






Vespa 400, tiré du site:www.ma-vespa-400.com






Tous les matins, je faisais ma prière et je ne savais pas si j'allais rentrer le soir. Combien de vois avons-nous aussi, mes élèves, et moi dû rester enfermés dans une classe pendant la pause de midi pour ne pas nous retrouver nez à nez avec des forcenés remontant du cimetière européen après avoir enterré un des leurs, assassiné .
Une autre embûche se présenta également devant moi. Le bureau de bien faisance situé dans ma rue venait d' être squatté par une S.A.U ( section administrative urbaine ) ou services psychologiques de l'armée française dirigés par un capitaine. Celui- ci, me voyant passer matin et soir pour me rendre à mon travail, finit par m'appeler un jour .
Dans la ville , des informations circulaient pour dire que la France cherchait à organiser une troisième force ! Ignorant tout ce que supposait cette idée, je me rendis chez le capitaine et  m'aperçois qu'il était au courant de tous mes faits et gestes et de toutes les informations me concernant.
Il me reçut correctement, me fit asseoir puis me dit :" je vous observe depuis quelques jours, vous me semblez être un garçon sérieux, je vous propose de vous faire suivre une formation dans l'Ecole Nationale d'Administration en France pour devenir après Sous- Préfet " . Interloqué par cette proposition à laquelle je ne m'attendais pas du tout, je remerciai poliment de cette sollicitude et demandai à réflèchir .Plusieurs jours passèrent sans que je communiquai ma réponse. Le capitaine me rappela . Alors, tenaillé par la peu de la réaction qu'allait provoquer ma réponse, je dis, presque en balbutiant :" Vous savez, mon capitaine, j'aime les enfants, j'ai choisi mon métier par vocation et je ne me vois pas dans la peau d'un administrateur ".
Il me fixa longuement, et je compris qu'il avait compris....
Le 5 Juillet 1962 arriva enfin,.....................



  "Monsieur Abdelmalek Belhadj-Mostepha est venu incidemment à l'écriture après sa mise à la retraite. Il a, au cours d'une carrière professionnelle de quarante ans, Zélée et bien remplie, exercé successivemet les fonctions d'enseignant, de conseiller pédagogique, inspecteur de langue française, sous-directeur de l'éducation et directeur de la culture. Il a connu, durant sa vie, les souffrances et les privations de la deuxième guerre mondiale, les affres du colonialisme, l'exaltation et la foi de l'après-indépendance mais aussi le ressentimentetl'espoir souvent déçu. D'une plume acerbe,il pourfend la bîtise et l'infamie et glorifie le génie et le sens del'honneur. Idéaliste confronté aux réalités de la vie, il a été témoins de quelques événements qui ont marqué l'histoire du vingtiéme siècle. Son autobiographie,agréable à lire, recéle quelques anecdotes succulentes et certaines facettes de sa personalité".
Safir


  • A mon ami....(Safir) et sa famille
    Le film de ma vie, avec mes remerciments pour l'idée qu'il m' a soufflée et la parution de mon histoire sur son blog "srigina".
    Affectueuses pensées.

    Mr Belhadj-Mostefa


 


Pour suivre
 les autres parties

cliquer sur
Cap

Commenter cet article
R
je me retrouve dans une époque qui me parait lointaine mais qui restera à jamais gravée dans les esprits de plusieurs personnes qui y ont vécu..MERCI de nous faire découvrire NOTRE HISTOIRE.Bonne soirée safir.
Répondre
M
On attend la suite de l'histoire de cet homme. Refuser les palais dorés de l'administration française (Il a échappé aux marécages aussi) pour être fidèle à ses convictions et à sa vocation de transmettre son savoir aux enfants, c'est digne de respect
Répondre
J
Salut , safir , merci d'être venu regarder mes poissons bleus et de m'avoir laissé un petit comm alors que tu es plongé dans ces souvenirs douloureux ! Amitiés et à bientôt !
Répondre
F
Un homme calé, quelle culture, et s 'occuper des enfants le bonheurBisesFrançoise
Répondre